<em><em>HL a dit : "C'est donc selon cette étude le médicament le plus efficace.
C'est largement le plus prescrit en Espagne et en Italie ... faut-il mettre cela en regard de la vidéo "Chloroquine et EBM" ?
</em></em>
Encore un beau sujet à controverse : faut-il adopter le dogme EBM ou être plus pragmatique et pourquoi pas, au contraire en période de crise, essayer ce qui a l'air de marcher plutôt que d'attendre des preuves probablement tardives ...(des "Evidence" donc en anglais comme dans EBM).
Sur ce sujet vous pouvez lire le mémoire de DEA de Guillaume SAVARD
ethique.sorbonne-paris-cite.fr/sites/def...files/dea_savard.pdf dont voici simplement ci-après la conclusion : (rmq : dans cet article EBM est traduit en français par "médecine factuelle")
7. Conclusion.
7.1. La médecine factuelle : passer le cap sans s’échouer.
La médecine factuelle est d’apparition récente. Elle tient ses concepts d’un modèle
pédagogique initié au cours des années 1980 au Canada. Dans l’article fondateur de 1992, il
est bien question d’enseigner la médecine clinique selon un nouveau paradigme. Mais le
glissement initial de sens a déjà lieu, puisque cette méthode de formation se réfère à une façon
de faire de la médecine : la médecine factuelle.
Si en tant que tel le modèle a été vite reconnu inapplicable, pour différentes raisons, la
médecine factuelle a dû reculer dans sa prétention à chasser les arguments d’autorité. C’est
plutôt elle, accompagnant la reconnaissance de la statistique médicale, qui tend à prendre ce
nouveau rôle.
Cependant, bien qu’elle vienne de l’enseignement, la médecine factuelle n’en a pas
relevé les dernières innovations. Elle reste sur une conception déjà ancienne de ce qu’il faut
enseigner, donc de la structure du savoir médical.
Des nombreuses critiques peuvent encore être adressées à la médecine factuelle. Et ses
limites sont importantes, ne serait-ce que parce qu’elle ne répond que du savoir biomédical et
donc elle ne représente pas la médecine dans sa complexité. La médecine factuelle ne rend
également pas compte de l’innovation, de la découverte, c’est une méthode sans génie. Sa
hiérarchie des preuves est largement contestable, mais les voix critiques n’ont pas beaucoup
d’audience tellement la médecine factuelle est réconfortante pour l’image que le médecin se
fait de lui-même. La vraie médecine factuelle est probablement éloignée de l’idée que les
praticiens s’en font. Qu’ils la craignent ou l’admirent. Le risque de voir apparaître un nouveau
dogme n’est pas loin.