La Dette de la France ... important ou pas ?

Il y a 2 opinions qui se dessinent

1/ Opinion majoritaire
Ouh là là c'est très grave, la dette va passer de 100% du PIB à 120% du PIB ... il faudra qu'un jour ou l'autre nos enfants et petits enfants la remboursent ... donc apprêtez vous à vous serrer la ceinture ... etc... etc...

2/ Autre Opinion ... minoritaire
L'augmentation de la dette à 120% n'a pas grande importance parce que
- à court terme les taux d'intérêt sont faibles voire négatifs donc pas de problème de rembourser les intérêts
- sur ces 120%, 40% sont détenus par la banque centrale donc ces 40% sont sans importance car c'est pure planche à billet ... on ne les remboursera jamais
- l'augmentation de la liquidité en circulation va avoir pour effet d'augmenter le risque de bulle donc l'inflation notamment des éléments propices à constituer des bulles en particulier l'immobilier qui devrait augmenter

Sujet clé certes car très fortes implications sur l'avenir mais vraiment pas simple de trier le vrai du faux

Méditons
Chaque 10-15 ans on a une crise cf. 1987, 2000 (bulle internet), 2008 (crise suprimes), 2020 (covid)
Autrefois, disons avant 1945, les pays avaient des assistances sociales faibles voire nulles donc les crises étaient payées par les habitants ... qui survivaient car la très grande majorité des gens étaient agriculteurs donc à même de se suffire à eux-mêmes

Aujourd'hui c'est fort différent

Si la crise touche un secteur, comme la bulle internet ou les bulles récurrentes immobilières, la bulle éclate, certains acteurs perdent un fric fou et soient survivent (comme FT dans les années 2000) soit font faillite ... mais globalement l'incidence est faible

Si la crise touche plusieurs secteurs, les états viennent à la rescousse, rachètent les dettes et font marcher la planche à billets.
Si la crise touche essentiellement un pays, cela se traduit immédiatement par la dévaluation de sa monnaie et basta
Si plusieurs pays sont soumis en même temps à la même crise, les planches à billets marchent à fond dans tous les pays ; il n'y a pas de dévaluation forte et le différentiel entre les monnaies est faible à nul.

Là où ça se corse c'est quand on n'a pas la maitrise de sa monnaie comme c'est le cas actuellement avec l'Euro car la soupape de sécurité qu'est la dévaluation n'est plus possible ... la soupape de sécurité c'est le chômage

Bref on est à un carrefour ... il va falloir choisir : ou bien on mutualise la dette ou bien on jette l'Euro et on revient aux monnaies nationales avec certaines qui vont dévaluer brutalement de 30%.

Bon l'important de se dire que dans 10-15 ans on aura une nouvelle crise qui provoquera de nouvelles dettes !!!

Je reprends la question de ceyal : l'augmentation de la dette est-elle importante ?
A ceux qui répondent non parce que les taux d'intérêts sont actuellement très faible : à court terme, cela ira, effectivement. A long terme.... Il faut savoir que la France, ainsi que beaucoup de pays, traîne une dette importante depuis de nombreuses années : je crois que le dernier budget à l'équilibre date de 1975. En fait, ces dettes ne sont pas vraiment remboursées : elles sont "roulées" ; à leur échéance, le pays en question, pour rembourser sa dette, eh bien, il emprunte à nouveau (dans des temps très anciens, on appelait cela faire de la cavalerie). Mais il doit emprunter au taux du jour, qui peut être moins élevé que le taux initial, c'est le cas actuellement. Mais il n'est pas écrit que ces taux ne remonteront pas, et, dans ce cas, pour rouler sa dette, il faut assumer ces nouveaux taux.
Le fait que la dette soit une dette vis-à-vis de la BCE ne change pas fondamentalement l'affaire : il faudra toujours la rembourser, sauf si les membres de la BCE décident de l'annuler : pas évident !
Effectivement, avant la financiarisation des années 80-90, une augmentation des liquidités en circulation augmentait l'inflation, ce qui allégeait le remboursement des dettes. Depuis les années 2000-2010, cette augmentation de la quantité de monnaie, adjugée aux organismes financiers pour qu'ils ne fassent pas faillite, a conduit à une augmentation du prix des actifs, actions et immobilier, ce qui n'a rien arrangé pour le remboursement des dettes.
En fait, actuellement, l'augmentation de la quantité de dettes en circulation, privées et publiques, a atteint un niveau extravagant, 3,5 à 4 fois le PIB mondial et il paraît évident que ces dettes ne pourront pas être remboursées. Mais si on le reconnaissait ouvertement, cela entraînerait, toutes choses égales par ailleurs, une cascade de faillites retentissantes. Alors, pour le moment, on attend le miracle.